The Ugly Truth… : « Me, Myself and AI! »
Cette Newsletter t'accueille dans le monde de demain. J'y parle d'innovation, de transformation, de leadership, de grandes idées, de cassoulet, de startups et de toi.
🔊 EDITO BY NASH
🤡 Misanthrope, mi-raisin
🏜 WHISPER OF THE VALLEY
💩 l’enshitification expliquée à ton fils
⚡ la panne de Meta le jour du Super Tuesday…
🦋 ChatGPT donne de la voix
🐇 Claude 3, meilleur que Charles III
🥸 Netflix part en live
💋 Oscars de la tech
🍔 FOOD FOR THOUGHT
🙈 Les 5 pièges de l’innovation à éviter (par Ideo)
🌐 FRIENDS AND NETWORK
🥂 Premier Tango à Paris…
Edito by Nash :
Un article récent de Gaspard Koenig dans Les Echos était en réalité une description par le menu de ton serviteur. Je ne résiste pas à l’envie de t’en partager quelques passages.
Le titre de l’article : « notre misanthrophobie ».
Je suis un de ces misanthropes modernes qu’évoque Koenig : je n’aime pas les foules contraintes, les rassemblements forcés, les obligations sociales… je les fuis.
Fidèle à mon surnom d’Ours ou de « papa Ours », je ne m’inflige rien de socialement convenu…
« Le sympathique personnage de l'ours asocial, qui boude les soirées, les pots d'adieu et les séminaires d'intégration, est désormais assimilé à un inquiétant pervers. Politiquement, tout citoyen se doit d'adorer la République et ses rituels fusionnels. »
Tout comme l’auteur, je vois « la misanthrophobie ambiante (comme) le reflet d'une injonction à la bienveillance » d’une époque qui hait les dissonances !
Je citerai enfin ce dernier passage qui dépeint ce que je pense au plus profond de moi sur notre société : « on congédie toute parole dérangeante. On s'envoie des likes. On se réfugie dans des ‘safe spaces’. On peut se détester entre communautés, mais on ne saurait critiquer les siens. Or, c'est l'essence du misanthrope : se retourner en permanence contre son camp, quitte à se saborder lui-même. »
Voilà le courant qui me porte. Pour clarifier.
Mais tu me suis, donc tu le sais ! J’adore mon prochain et comme le dessinait Quino… eh bien regarde le dessin, plutôt :
………
10 milliards de baisses des dépenses… d’économies, donc. Et c’est encore un peu l’éducation, la culture et la recherche qui trinquent…
Comme si l’on pensait, en ce pays, que l’on est trop éduqué ou trop cultivé !
Alors je sais, les roulements de tambours s’approchant, l’économie de guerre doit passer par un sas de dépressurisation : d’abord 10 milliards de réduction de dépenses, puis un virage vers une rigueur, et avec un peu de bol, une 3ème guerre mondiale dans des coûts maîtrisés nous menant au plein emploi, au fléchage tant attendu de l’épargne nationale, et à la fin de toute consommation sur Temu ou Shein !
Le bonheur terrestre serait-il enfin à portée de canons ?
…….
Sans transition, j’aimerais ici déclamer ma flamme aux entrepreneurs de province. Aux patrons de PME, d’ETI voire de startups, qui nous font confiance !
La raison est simple : la légende -vérifiée- du bol d’oxygène, de la simplicité d’un rapport humain sans fioritures, d’un univers en mouvement perpétuel !
A une ou deux heure(s) de TGV, prospère un monde d’action, ouvert et accueillant. Je te jure ! Je te confirme aussi que la vie existe en dehors de StationF.
Si.
Je trouve bien plus que des clients à La Rochelle, Nantes, Bordeaux ou Lyon (les villes où je me rends ces temps-ci). La fin de la posture septique. L’étonnement volontaire. L’acceptation de la surprise comme à priori. L’envie d’aller vite. Le mélange de rêve et de pragmatisme.
En gros, j’y trouve ce qui manque à mes interlocuteurs parisiens qui pour la plupart ont oublié depuis longtemps d’où ils viennent : humilité, candeur, empathie, plaisir…
Je double cette envie d’aller voir en dehors d’Ile de France, de celle de rechercher des entrepreneurs « bâtisseurs » : des industriels, des artisans, des fabricants, des bidouilleurs… qui me sortent la tête du… SaaS.
J’invite tout le monde à Paris à cesser de loucher sur son nombril, et à aller voir ailleurs non pas si j’y suis, mais si leur part de « lointain » n’est pas en sursis quelque part de beau, de joyeux et de porteur de business…
……..
En dehors de toute mièvrerie qu’elle soit d’oc ou d’oïl, cette deuxième newsletter intitulée THE UGLY TRUTH vous accueille entre ski et œufs de Pâques, pour vous faire faire un tour de neurones du côté du concept encore trop peu usité d’« enshitification », puis vers les Oscars et les nouvelles conquêtes des plateformes, et j’y ouvrirai la prochaine fois une rubrique « impact » puisque c’est un sujet qui m’est cher à tout point de vue, sans naïveté, mais sans frein non plus !
Depuis la dernière fois que nous avons échangé des regards par ici, Navalny n’est plus, Nvidia a cassé la baraque, l’UE a demandé près de 2 milliards à Apple Music, et l’Ukraine a fêté malgré elle un anniversaire bien douloureux !
Alors toujours plein d’espoir et vaillant comme Michel (oups !), je te l’envoie à nouveau en plein karma : « prends soin du rock n’roll et garde-toi du mal ! »
« Whisper of the Valley »
“Enshitification” ou la théorisation de l’emmerdification !
(c’est un peu long… mais ça se lit bien pendant Danse avec les Stars ou The Voice !)
Voici comment les plateformes meurent : D'abord, elles sont bonnes pour les « users » ; ensuite, elles abusent de ces utilisateurs pour améliorer la situation de leurs clients professionnels ; enfin, elles abusent de ces clients professionnels pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. Enfin, elles abusent des users pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. Puis elles meurent.
C'est ce que l’on appelle l'enshittification, et c'est une conséquence apparemment inévitable de la combinaison de la facilité à changer la façon dont une plateforme alloue la valeur, combinée à la nature d'un "marché biface", où une plateforme se situe entre les acheteurs et les vendeurs, tenant chacun en otage de l'autre, prélevant une part de plus en plus grande de la valeur qui passe entre eux.
Lorsqu'une plateforme démarre, elle a besoin d'utilisateurs, et c'est pourquoi elle se rend précieuse, se fait désirer.
Pense à Amazon : pendant de nombreuses années, elle a fonctionné à perte, utilisant son accès aux marchés financiers pour subventionner tout ce que tu achetais. Elle vendait des produits à un prix inférieur au prix de revient et les expédiait à un prix inférieur au prix de la logistique. La boite de Bezos proposait une recherche propre et utile : Amazon faisait tout son possible pour placer en tête des résultats de recherche le produit idéal, celui qui te convenait.
C'était une excellente affaire pour les clients d'Amazon. Nous avons été nombreux à nous engouffrer dans la brèche, et de nombreux commerces de proximité ont dépéri et sont morts de cette lutte déloyale et sexy, rendant difficile pour nous, petits consommateurs, d'aller voir ailleurs.
Amazon nous a vendu des livres électroniques et des livres audio qui étaient verrouillés en permanence sur sa plateforme par des DRM, de sorte que chaque dollar que nous dépensions pour les media était un dollar que nous devions abandonner si nous supprimions Amazon et ses applications.
Bien vu !
Puis Amazon nous a vendu « Prime », arme d’addiction massive, en nous faisant payer à l'avance une année de livraison. Les clients Prime commencent leurs achats sur Amazon et, dans 90 % des cas, ils ne cherchent nulle part ailleurs.
Ca a attiré de nombreux e-commerçants -des vendeurs sur le marché qui ont fait d'Amazon le "magasin de tout" qu'il promettait depuis le début.
Face à l'afflux de ces vendeurs, Amazon a commencé à subventionner les fournisseurs. Les créateurs de Kindle et d'Audible ont reçu des offres généreuses. Les vendeurs de la marketplace ont atteint des audiences considérables et Amazon n'a perçu que de faibles commissions de leur part…. au début.
Grâce à cette stratégie, il est devenu de plus en plus difficile pour les acheteurs de trouver des articles ailleurs que sur Amazon, ce qui signifie qu'ils n'ont cherché que sur Amazon, ce qui signifie que les vendeurs ont dû vendre sur Amazon.
C'est à ce moment-là qu'Amazon a commencé à récolter le ‘surplus’ de ses clients professionnels et à l'envoyer à ses actionnaires.
Aujourd'hui, les vendeurs de la Marketplace reversent plus de 45 % du prix de vente à Amazon sous forme de commissions.
Le programme de "publicité" de l'entreprise, d'une valeur de 31 milliards de dollars, est en réalité un système de rémunération qui monte les vendeurs les uns contre les autres, les obligeant à faire des offres pour figurer en tête de votre recherche.
Une recherche sur Amazon n'aboutit pas à une liste de produits correspondant au mieux à ta recherche, mais à une liste de produits dont les vendeurs ont payé le plus pour figurer en tête de cette recherche.
Ces frais sont intégrés au prix que tu paies pour le produit, et l'obligation de "nation la plus favorisée" imposée par Amazon aux vendeurs signifie qu'ils ne peuvent pas vendre moins cher ailleurs, de sorte qu'Amazon a fait grimper les prix chez tous les détaillants.
Si tu cherches "lits pour chats" sur Amazon, tout le premier écran est constitué de publicités, y compris des publicités pour des produits qu'Amazon a clonés à partir des produits de ses propres vendeurs, les mettant ainsi hors d'état de nuire (les tiers doivent payer 45 % de frais à Amazon, mais Amazon ne se facture pas ces frais à lui-même, évidemment !). Au total, les cinq premiers écrans de résultats pour "lit pour chat" sont constitués à 50 % de publicités.
C'est l'enshittification : les excédents sont d'abord destinés aux utilisateurs ; ensuite, une fois qu'ils sont verrouillés, les excédents vont aux fournisseurs ; ensuite, une fois qu'ils sont verrouillés, les excédents sont remis aux actionnaires et la plateforme devient un tas de merde inutile.
Des stores d'applications mobiles à Steam, de Facebook à Twitter, d’Amazon à TikTok, c'est le cycle de vie de l'enshittification.
C'est ainsi -comme l'a écrit Cat Valente dans son magistral essai d'avant Noël– que des plateformes comme Prodigy se sont transformées du jour au lendemain, passant d'un endroit où l'on se rendait pour établir des liens sociaux à un endroit où l'on était censé "cesser de se parler et commencer à acheter des choses".
Ce jeu de passe-passe avec les ‘excédents’ est ce qui est arrivé à Facebook.
Tout d'abord, Facebook était bon pour toi : Il te montrait les choses que les personnes que tu aimais et qui te tenaient à cœur avaient à dire. Cela a créé une sorte de prise d'otage mutuelle : une fois qu'une masse critique de personnes qui te sont chères étaient sur Facebook, il devenait impossible d'en partir, car il fallait les convaincre toutes de partir aussi, et se mettre d'accord sur l'endroit où aller.
Dans la vraie vie comme sur Facebook, au début, tu pouvais aimer tes amis, et dans le même temps, la plupart du temps, ne pas parvenir à te mettre d'accord avec eux sur le film à voir et sur l'endroit où aller dîner. Conversation normale…
Oublie ça. C’est l’ancien temps !
Puisqu’ensuite, l'application a commencé à remplir ton fil d'actualité de messages provenant de comptes que tu ne suivais pas.
Au début, il s'agissait d'entreprises de media que Facebook faisait préférentiellement entrer dans le feed de ses utilisateurs pour qu'ils cliquent sur des articles et envoient du trafic vers des journaux, des magazines et des blogs.
Puis, une fois que ces publications sont devenues dépendantes de Facebook pour leur trafic, Facebook a réduit leur trafic. Tout d'abord, elle a réduit le trafic vers les publications qui utilisaient Facebook pour publier des extraits avec des liens vers leurs propres sites, afin d'inciter les publications à fournir des flux de texte intégral à l'intérieur du « jardin clos » de Facebook.
Les publications devenaient ainsi véritablement dépendantes de Facebook : leurs lecteurs ne visitaient plus les sites web des publications, ils se contentaient de les suivre sur Facebook. Les publications étaient otages de ces lecteurs, qui étaient otages les uns des autres.
Facebook a cessé de montrer aux lecteurs les articles publiés par les media, réglant l'algorithme de manière à supprimer les messages des media, à moins qu'ils ne paient pour "booster" leurs articles auprès des lecteurs qui s'étaient explicitement abonnés à ces publications et avaient demandé à Facebook de les placer dans leur fil d'actualité.
Facebook a alors commencé à insérer davantage de publicités dans le fil d'actualité, mélangeant les annonces de personnes que tu désirais suivre avec celles d'inconnus qui voulaient réquisitionner ton temps disponible de cerveau !
Il a fait faire une excellente affaire à ces annonceurs, en leur faisant payer une somme dérisoire pour cibler leurs publicités sur la base des dossiers de données personnelles non consensuelles qu'ils vous avaient volés.
Dans le même temps, les vendeurs sont également devenus dépendants de Facebook, incapables de poursuivre leurs activités sans accès à ces publicités ciblées.
C'est alors que Facebook a décidé d'augmenter les prix des publicités, de ne plus se préoccuper de la fraude publicitaire et de s'associer à Google pour truquer le marché publicitaire par le biais d'un programme illégal appelé Jedi Blue. (mais c’est un autre sujet !)
Aujourd'hui, Facebook est en phase terminale d'enshittification, un endroit où il fait bon vivre, que l'on soit utilisateur, media ou annonceur.
C'est une entreprise qui a délibérément démoli une grande partie des éditeurs sur lesquels elle comptait, en les escroquant dans un "pivot vers la vidéo" invoquant de fausses affirmations concernant la popularité de la vidéo auprès des utilisateurs de Facebook.
Les entreprises ont investi des milliards dans ce pivot, mais les spectateurs ne se sont jamais manifestés, et les media ont disparu en masse.
Mais Facebook a un nouveau discours.
Il prétend s'appeler Meta, et il a exigé que nous vivions le reste de nos jours comme des personnages de dessins animés aseptisés, sans jambes, sans sexe et sous surveillance permanente.
Il a promis aux entreprises qui créent des applications pour ce ‘métavers’ qu'il ne les écraserait pas comme il l'a fait pour les éditeurs de l'ancien Facebook. Reste à savoir s'il y aura des preneurs.
Comme Mark Zuckerberg l'a candidement avoué un jour à un de ses pairs, s'émerveillant de voir tous ses camarades d'Harvard envoyer leurs informations personnelles sur son nouveau site web, "TheFacebook" :
- Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance… Bande d'abrutis !
Une fois que l'on a compris le modèle de l'enshittification, de nombreux mystères liés aux plateformes se résolvent d'eux-mêmes.
Pensez au marché du référencement, ou à tout le monde énergique des créateurs et influenceurs en ligne qui passent des heures interminables à faire de la kremlinologie inutile sur les plateformes, dans l'espoir de localiser les pièges algorithmiques qui, s'ils sont franchis, condamnent les œuvres créatives dans lesquelles ils investissent leur argent, leur temps et leur énergie.
Travailler pour la plateforme peut être comme travailler pour un patron qui prélève de l'argent sur chaque paie pour toutes les règles que vous avez enfreintes, mais qui ne vous dit pas quelles sont ces règles parce que s'il vous le disait, vous trouveriez comment les enfreindre sans qu'il s'en aperçoive, sans le rémunérer !
La modération de contenu est le seul domaine où la sécurité par l'obscurité est considérée comme une meilleure pratique.
La situation est si grave que des organisations comme Tracking Exposed ont recruté une armée humaine de volontaires et une armée de robots de navigateurs sans tête pour tenter de démêler la logique qui sous-tend les jugements arbitraires de l'algorithme, à la fois pour donner aux utilisateurs la possibilité d'adapter les recommandations qu'ils reçoivent et pour aider les créateurs à éviter le vol de salaire qui découle de l'interdiction d'accès à certains contenus.
Mais que se passe-t-il s'il n'y a pas de logique sous-jacente ? Ou, plus précisément, si la logique change en fonction des priorités de la plateforme ? Si vous vous rendez à la fête foraine de votre village, vous verrez un pauvre bougre se promener toute la journée avec un ours en peluche géant qu'il a gagné en lançant trois balles dans un panier de pêches.
Le panier de pêches est un jeu truqué. Le forain peut utiliser un interrupteur caché pour forcer les boules à rebondir hors du panier.
Personne ne gagne un ours en peluche géant à moins que le forain ne le veuille. Pourquoi le forain a-t-il laissé le pigeon gagner l'ours en peluche géant ? Pour qu'il le porte toute la journée et qu'il convainque d'autres pigeons de mettre cinq dollars pour avoir la chance d'en gagner un.
Le forain a attribué un ours en peluche géant à ce pauvre pigeon de la même manière que les plates-formes attribuent des surplus à des artistes clés, un moyen d'attirer d'autres pigeons qui produiront du contenu pour la plate-forme, en s'y ancrant eux-mêmes et en y attachant leur public.
Ce qui m'amène à TikTok. TikTok, c'est beaucoup de choses différentes, y compris "un Adobe Premiere gratuit pour les adolescents qui vivent sur leur téléphone".
Mais ce qui a fait son succès dès le début, c'est la puissance de son système de recommandation. Dès le départ, TikTok a été très, très doué pour recommander des choses à ses utilisateurs. Étrangement doué.
En recommandant de bonne foi des choses qu'il pensait que ses utilisateurs aimeraient, TikTok s'est construit une audience de masse, plus importante que beaucoup ne l'auraient cru possible, compte tenu de la mainmise de ses concurrents, comme YouTube et Instagram.
Maintenant que TikTok dispose d'une audience, elle consolide ses gains et cherche à attirer les entreprises médiatiques et les créateurs qui restent obstinément attachés à YouTube et à Instagram.
Emily Baker-White, de Forbes, a publié un article fantastique sur le fonctionnement de ByteDance, la société mère de TikTok, citant de multiples sources internes, révélant l'existence d'un "outil de rodage" que les employés de TikTok utilisent pour pousser les vidéos de certains comptes dans les fils d'actualité de millions de spectateurs.
Ces vidéos se retrouvent dans les feeds « pour toi » des utilisateurs de TikTok, que TikTok décrit de manière trompeuse comme étant peuplés de vidéos "classées par un algorithme qui prédit tes centres d'intérêt en fonction de ton comportement dans l'application".
En réalité, « pour toi » n'est parfois composé que de vidéos dont TikTok pense qu'elles ajouteront de la valeur à ton expérience - le reste du temps, il est rempli de vidéos que TikTok a insérées afin de faire croire aux créateurs que TikTok est un endroit idéal pour atteindre un public.
Des sources ont déclaré à Forbes que TikTok a souvent utilisé le rodage pour courtiser les influenceurs et les marques, les incitant à conclure des partenariats en gonflant le nombre de vues de leurs vidéos.
Cela suggère que le rodage a potentiellement profité à certains influenceurs et marques -ceux avec lesquels TikTok a cherché à établir des relations d'affaires- au détriment d'autres avec lesquels il ne l'a pas fait.
En d'autres termes, TikTok distribue des ours en peluche géants.
Mais TikTok n'a pas pour vocation de distribuer des ours en peluche géants. TikTok, malgré ses origines chinoises quasi-capitaliste, n'est qu'un autre organisme de colonie artificielle traitant les êtres humains comme une flore intestinale gênante.
TikTok ne fera qu'attirer gratuitement l'attention des personnes qu'il veut piéger jusqu'à ce qu'elles soient piégées, puis il retirera cette attention et commencera à la monétiser…
…et il est sans doute déjà trop tard !
Super Tuesday + Meta à terre… coincidence ?
Les principales applications sociales de Meta, dont Facebook, Instagram et Threads, sont toutes tombées ce mardi matin (heure de Washington, le 5 mars 2024). Dans le monde entier !
Lors du chargement des applications ou des sites web, les utilisateurs recevaient un message d'erreur indiquant que "quelque chose n'a pas fonctionné" et qu'ils devaient réessayer plus tard, ou, dans le cas de Facebook, ils ont été dirigés vers une page d'accueil déconnectée mais ne peuvaient pas se connecter, même en utilisant leur « bon » mot de passe. Quelques heures plus tard, tout est rentré dans l’ordre… mais « un problème technique » a mis le monde du social media à terre et les utilisateurs en panique pendant trop longtemps !
Et bizarrement au matin d’un jour clef aux USA !
Il est très inhabituel que Meta connaisse une telle panne généralisée, compte tenu de la taille et de l'étendue de son réseau et des redondances qui y sont intégrées. C'est pourquoi certains s'interrogent sur l'origine de cette panne, notamment parce qu’elle tombe le jour des élections dans un certain nombre d'États américains, ce qui signifie que des millions de personnes se rendent aux urnes pour voter aux primaires lors de ce que l'on appelle le « Super Tuesday ».
Cette panne survient donc à un moment terrible pour les candidats ou les organisations politiques qui cherchent à sensibiliser les électeurs à la dernière minute ou à leur rappeler d'aller voter.
La suite d'applications de Meta a joué un rôle important au cours du cycle électoral, étant donné que sa famille d'applications, qui comprend également WhatsApp, compte désormais 3,98 milliards d'utilisateurs actifs mensuels à la fin de l'année dernière, selon les données de l'entreprise.
Pour réduire son rôle potentiel dans l'influence des résultats des élections, Meta a désactivé les publicités politiques pendant la période précédant les élections clés, telles que les élections de mi-mandat aux États-Unis.
Pour répondre à de nouvelles préoccupations, Meta a également annoncé qu'elle étiquetterait les publicités politiques avec des images, ou badges générés par l'IA pour le cycle électoral de 2024.
En lien avec les élections et les discussions sur les media sociaux, Meta a annoncé la semaine dernière qu'elle se retirerait des « news » aux États-Unis et en Australie avec la suppression de l'onglet « Actualités » en avril 2024.
Amazon Web Services a indiqué qu'il n'y avait pas de problème chez eux, mais Meta exploite ses propres centres de données, qui pourraient tout à fait rencontrer un problème, même si AWS n'en voyait pas.
Bien que certaines personnes aient signalé des problèmes sur d'autres sites, comme YouTube et X (anciennement Twitter), ces plateformes semblent n’avoir pas été affectées.
Linda Yaccarino, PDG de X, a publié une mise à jour peu après l'annonce de la panne de Meta pour confirmer que X ne rencontrait pas de problèmes propres.
Panique à bord des réseaux sociaux !
Le propriétaire de X, Elon Musk, s'est quant à lui moqué de la panne. Grande classe ! Dans un autre message, il a ajouté : « si vous lisez ce message, c'est parce que nos serveurs fonctionnent ».
La guerre ne s’arrête jamais entre Elon et Zuck !
Durant quelques heures, c’est surtout, à travers le monde, des ados paniqués, des entreprises sans marketing, des agences sans contrôle qui ont subi un blackout peu commun ! Montrant simplement la dépendance de nos économies actuelles aux réseaux sociaux, c’est aussi une grosse perte pour le propriétaire : Meta engrange près de 160 000 dollars par minute, via ses revenus publicitaires… la panne ayant duré entre 60 et 90 minutes selon les applications du groupe et les zones géographiques, la perte se chiffre donc autour de 12 millions de dollars…
Une paille.
Personnellement, j’ai appris la panne trois heures plus tard : mais suis-je vraiment de mon époque ? Plus de Facebook depuis 2018, un compte privé sur IG, pas de Threads ni de Messenger…
J’ai bien senti que mon Whatsapp débloquait un peu un moment, mais rien qui mérite un article ! C’est mon côté IA, ça…. Toujours une longueur d’avance !
Chat GPT donne de la voix !
Non, je ne vais pas t’annoncer l’arrivée de GPT-5, malgré les rumeurs.
Au lieu de cela, OpenAI a répondu à l'arrivée du grand modèle de langage (LLM) le plus puissant récemment couronné par son rival Anthropic (je t’en parle dans l’article suivant !) avec une mise à jour mineure mais potentiellement utile de ChatGPT pour les utilisateurs : la narration vocale pour les réponses du chatbot.
Whouaou !
Disponible sur les applications mobiles ChatGPT pour iOS et Android, la nouvelle fonctionnalité, baptisée « Read Aloud », est activée en maintenant ‘enfoncée’ la réponse du ChatGPT et en sélectionnant l'option correspondante dans un menu contextuel.
Selon un email d’un porte-parole d'OpenAI, la fonction « peut s'avérer pratique en déplacement, dans les moments où tu as besoin d'avoir les mains libres, ou dans les cas où entendre un message à haute voix t’aide à mieux le comprendre ».
Cette nouvelle fonctionnalité intervient alors qu'OpenAI fait face à un nouveau procès intenté par Elon Musk et que des rivaux tels qu'Anthropic et Google lancent des LLM plus puissants que son fleuron, bien que le Gemini de Google en particulier ait subi une vague de presse négative et de critiques concernant ses garde-fous sur les réponses et les générations d'images confuses sur le plan racial ces derniers jours…
Encore un pugilat en perspective !
Claude 3, supérieur à GPT-4 et Gemini Ultra !
Après la lessive qui lave plus blanc que blanc, l’IA qui répond mieux que l’IA !
Il faut s’y faire ! La compétition est lancée et nous n’en sommes qu’au début ! Entre Anthropic, Mistral AI, Google, Meta et OpenAI, c’est une course folle qui se déroule devant nos yeux !
Anthropic, startup leader dans le domaine de l'intelligence artificielle, a donc dévoilé en début de semaine sa série de modèles d'IA Claude 3, conçus pour répondre aux divers besoins des entreprises avec un équilibre entre l'intelligence, la vitesse et la rentabilité.
La gamme comprend trois modèles : Opus, Sonnet et le futur Haiku.
La star de la gamme est Opus, qui, selon Anthropic, est plus performant que n'importe quel autre système d'IA librement accessible sur le marché, dépassant même les principaux modèles des rivaux OpenAI et Google.
« Opus est capable de réaliser le plus grand nombre de tâches et les exécute exceptionnellement bien », a déclaré le cofondateur et PDG d'Anthropic, Dario Amodei.
Opus surpasserait les meilleurs modèles d'IA tels que GPT-4, GPT-3.5 et Gemini Ultra sur un grand nombre de points de référence.
Bien que des entreprises comme Anthropic et Google n'aient pas divulgué les paramètres complets de leurs principaux modèles, les résultats des tests de référence rapportés par les deux entreprises impliquent qu'Opus égale ou surpasse les principaux modèles alternatifs comme GPT-4 et Gemini en termes de capacités de base.
Cela établit, au moins sur le papier, un nouveau seuil pour l'IA conversationnelle disponible dans le commerce… toujours plus haut, toujours plus fort ! Année olympique oblige !
Conçu pour des tâches complexes nécessitant un raisonnement avancé, Opus se distingue dans la gamme d'Anthropic par ses performances supérieures.
Sonnet, le modèle de milieu de gamme, offre aux entreprises une solution plus rentable pour l'analyse de données de routine et le travail de connaissance, en maintenant des performances élevées sans atteindre les prix premium du modèle phare.
Haiku est conçu pour être rapide et économique, adapté à des applications telles que les chatbots en contact avec les consommateurs, où la réactivité et le coût sont des facteurs cruciaux. (lancement dans les prochains jours !)
Chacun des modèles dévoilés aujourd'hui prend en charge la saisie d'images, une fonctionnalité très demandée, en particulier pour des applications telles que la reconnaissance de texte dans les images.
En outre, les modèles Claude 3 démontrent des capacités sophistiquées de vision par ordinateur comparables à celles d'autres modèles de pointe. Cette nouvelle modalité ouvre la voie à des cas d'utilisation où les entreprises ont besoin d'extraire des informations à partir d'images, de documents, de graphiques et de diagrammes.
« Beaucoup de données [clients] sont très peu structurées ou se présentent sous une forme visuelle », explique Daniela. « Le simple fait de devoir copier manuellement ces informations pour pouvoir les faire interagir avec un outil d'IA générative est assez fastidieux. »
Une friction appartenant bientôt au passé !
Des domaines tels que les services juridiques, l'analyse financière, la logistique et l'assurance qualité pourraient bénéficier de systèmes d'IA capables de comprendre les images et les textes du monde réel.
Un bond en avant !
Evidemment, on ne peut pas ne pas évoquer la controverse suscitée par le nouveau chatbot Gemini de Google, qui a mis en lumière les difficultés rencontrées par les entreprises technologiques pour mettre au point des modèles qui évitent de perpétuer les préjugés sociaux, les fameux « biais ».
La semaine dernière, des personnes ont constaté qu'en demandant à Gemini de générer des images historiques, on obtenait des représentations qui semblaient surcorriger les représentations raciales. Par exemple, en demandant des photos de Vikings ou de soldats nazis, on obtenait des images de groupes raciaux diversifiés qui ne reflétaient probablement pas la réalité historique.
Google a réagi en désactivant les capacités de génération d'images de Gemini et en présentant ses excuses, affirmant qu'il avait « raté sa cible » en essayant d'accroître la diversité.
Toutefois, les experts estiment que cette situation illustre la nécessité d'un équilibre constant entre les préjugés/biais et l'intelligence artificielle.
Dario Amodei souligne la difficulté de piloter les modèles d'IA, qu'il qualifie de ‘science inexacte’. « Sans doute parce que le fait d'être à la frontière du développement de l'IA est le moyen le plus efficace d'orienter la trajectoire du développement de l'IA vers un résultat positif pour la société », a déclaré Dario.
Daniela Amodei reconnaît toutefois qu'une IA parfaitement exempte de biais est probablement irréalisable avec les méthodes actuelles.
« Je pense qu'il est presque impossible de créer un outil d'IA génératif parfaitement neutre, à la fois sur le plan technique, mais aussi parce que tout le monde n'est pas d'accord sur ce qu'est la neutralité », a-t-elle déclaré.
La stratégie d'Anthropic repose en partie sur une approche appelée "Constitutional AI" (IA constitutionnelle), dans laquelle les modèles sont alignés sur des principes définis dans une "constitution". Mais Dario Amodei admet que même cette technique n'est pas parfaite.
« Nous voulons que les modèles soient équitables et neutres d'un point de vue idéologique et politique, mais nous ne sommes pas parvenus à la perfection », a-t-il déclaré. « Je pense que personne n'y est parvenu parfaitement ».
Néanmoins, M. Dario estime que la constitution de valeurs largement acceptées par Anthropic permet d'éviter que les modèles ne soient orientés vers un programme partisan, contrairement à ce dont on accuse actuellement Gemini.
« Notre objectif n'est pas de promouvoir un point de vue politique ou idéologique particulier », a-t-il déclaré. « Nous voulons que nos modèles conviennent à tout le monde ».
Un peu de market à la sauce « love » pour te faire oublier Google et OpenAI ? Naaaan, pas d’arrières pensées voyons !!
Le Streaming Live et Netflix !
Il s'agit de la seule cérémonie de remise de prix qui récompense exclusivement les acteurs de la télévision et du cinéma.
Les SAG Awards récompensent les membres de la SAG-AFTRA, qui compte plus de 130 000 artistes, ce qui en fait le plus grand organe de vote du circuit des récompenses. La cérémonie, qui ne décerner que 13 prix, a été retransmise en direct sur Netflix pour la première fois dans le monde entier.
Heureusement pour les spectateurs de Netflix, les SAG Awards ont été diffusés en direct dans le monde entier sur la plateforme depuis le Shrine Auditorium and Expo Hall le samedi 24 février.
L'année dernière, la cérémonie avait été diffusée en direct sur la chaîne YouTube de Netflix, mais cette année, il fallait être abonné à Netflix pour la regarder.
Alors ça n’est peut-être pas un grand chamboulement pour toi, mais il faut savoir qu’en plus de laisser les comédiens nous dire « fuck » à l’antenne, le streaming pour les abonnés marque un changement de stratégie pour la première plateforme mondiale qui n’a pas encore opté massivement pour des événements live, contrairement à ses concurrentes PrimeVideo ou AppleTV !
Doit-on y lire un véritable engagement dans cette voie ? L’an dernier, la plateforme avait tenté le coup avec un spectacle de Chris Rock en mars, puis en avril avec une série de téléréalité (Love is blind)… mais à chaque fois par petites touches, ne voulant pas se lancer dans la linéarisation d’une programmation.
Quant aux événements sportifs, c’est encore en diffusant un tournois maison que Netflix s’est frotté à l’exercice : la « netfix cup » de golfe, étape du PGA tour pros. Et c’est une marque de fabrique que semble vouloir décliner la plateforme puisqu’elle nous présentait cette semaine, « the Netflix Slam », match unique de tennis entre Rafael Nadal et Carlos Alcaraz, en direct de Las Vegas, à la manière d’un combat de boxe ou de MMA.
Le 3 mars, c’est Alcaraz qui a remporté le match… quant à celui du live streaming, il n'est pas encore fini, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que Netflix l’attaque encore doucement !
Oscars de la tech et de la science… au cinema !
Tu ne le sais peut-être pas, mais il y a une cérémonie des Oscars qui se déroule avant les Academy Awards à paillettes : c’est la cérémonie des Scientific and Technical awards, qui récompense la famille scientifique du cinoche !
Celle à qui l’on doit ces choses que l’on ne voit pas.
On est parvenu à faire des geeks des SFX des stars de la cérémonie principale, mais qu’en est-il de ceux qui inventent des choses, des objets, des techniques invisibles des spectateurs ?
« Je suis dans le métier depuis assez longtemps pour avoir vu de près l'évolution des arts cinématographiques », a plaisanté Natasha Lyonne, animatrice des Sci-Tech Awards, dans un monologue truffé d'allusions aux voxels (‘volume pixels’ -3D) et aux images ‘haute fidélité’. « Le cheval en mouvement de 1879 ? Je connaissais ce cheval et j'ai été exclue de ce film ! ».
De l’humour donc, comme pour la « vraie » cérémonie.
Les prix scientifiques et techniques décernés chaque année par l'Académie récompensent les inventeurs et les ingénieurs qui rendent possible la magie des films.
Cette année, la cérémonie s'est tenue le 23 février 2024 à l'Academy Museum of Motion Pictures, au cours de laquelle 16 prix ont été décernés à un total de 45 personnes dont les contributions ont marqué à jamais à la fois l'art et la science du cinéma.
« Les films nous permettent de nous évader de la réalité. Ils nous transportent dans des époques et des lieux variés et lointains, et servent souvent de fenêtre sur des mondes que nous ne pourrions pas imaginer par nous-mêmes », a déclaré Janet Yang, présidente de l'Académie, lors de l'ouverture de la cérémonie.
Les prix qui y ont été remis récompensent des profils sont variés et inhabituels, tu vas voir :
Bill Beck pour son utilisation pionnière des lasers à semi-conducteurs pour les systèmes de projection laser en salle.
Gregory T. Niven pour son travail de pionnier dans l'utilisation de diodes laser pour les systèmes de projection laser en salle.
Heu… c’est pas le même prix, ça ? Pas la même chose ? Ok !
Arnold Peterson et Elia P. Popov pour leur travail continu de conception et d'ingénierie, et à John Frazier pour le concept initial du Blind Driver Roof Pod. Cette nacelle de toit qui améliore la sécurité, la vitesse et la portée des cascades, élargissant les possibilités de placement de la caméra tout en acquérant des images de la voiture avec le talent dans le véhicule, ce qui a conduit à une adoption rapide dans l'ensemble de l'industrie.
Jon G. Belyeu pour la conception et l'ingénierie des dispositifs de coupe-câbles de Movie Works. La conception unique et résistante de cette série de coupe-câbles pyrotechniques en a fait la méthode préférée pour libérer les câbles de suspension de manière sûre, précise et fiable.
James Eggleton et Delwyn Holroyd pour la conception, la mise en œuvre et l'intégration de l'algorithme de compression sans perte High-Density Encoding (HDE) dans l'ensemble d'outils d'enregistrement Codex. Le codec HDE permet aux productions d'exploiter plus efficacement les flux de travail connus et éprouvés des caméras brutes en réduisant le stockage et la bande passante nécessaires pour les quantités accrues de données provenant de caméras à haute densité de photosites.
Pas tout compris, mais ça méritait clairement un prix !
Bon, j’arrête là, mais tu pourras aller chercher les autres lauréats sur internet, pour t’escagasser le neurone à folklore et accessoirement mourir moins bête !
« Food for Thought »
Les 5 pièges de l’innovation à éviter (par IDEO)
1- Le trou noir d'une stratégie non définie :
Il y a plusieurs années, dans le cadre d'un travail que IDEO a effectué avec une entreprise de transport maritime, les dirigeants ont décidé que l'entreprise avait besoin d'une équipe d'innovation mondiale. Ils ont engagé des millions de dollars, embauché un dirigeant de startup et affecté 25 personnes à l'équipe.
Le fondateur de la startup a créé une entreprise basée sur une nouvelle technologie de suivi des colis. La première année, cette innovation a rapporté à elle seule des dizaines de millions de dollars à la société de transport maritime.
Mais à l'heure des bilans, les cadres ont fait part au dirigeant de leur insatisfaction. Pourquoi cette équipe n'avait-elle rien fait pour faire évoluer les offres de base de la société ? Pourquoi avait-elle enfreint des règles internes de l'entreprise ?
Ils ont licencié l’ex fondateur de startup, alors même que les cadres supérieurs n'avaient pas définir entre eux ni expliqué à l’équipe, à quoi ressemblait une innovation réussie.
Souvent, cette erreur d'aiguillage commence par une stratégie non définie au sommet. La stratégie d'innovation nécessite un type de « conversation" différent : moins axé sur les objectifs à grande échelle, plus axé sur la planification stratégique, comme la manière d'investir et de poursuivre les objectifs au cours de l'année à venir.
Elle commence par cette question : quels sont les résultats que nous attendons de ce travail ?
2- Le péril des innovations orphelines
Trop souvent, une entreprise crée une équipe d'innovation, mais ne la relie pas à son activité principale. Cela peut créer un "orphelinat de l’innovation" : des idées développées de manière isolée qui ne disposent pas des ressources ni du soutien nécessaires pour réussir.
IDEO en a été témoin dans le cadre d'un projet avec une grande entreprise automobile. Elle venait d'acquérir une start-up qui proposait des navettes privées pour le travail. Elle a fait appel à IDEO pour diriger un laboratoire d'innovation autour de nouvelles possibilités de produits. Ensemble, nous avons créé une nouvelle entreprise : une prestation de transport que l'entreprise pourrait vendre aux employeurs afin de mieux exploiter la flotte de navettes privées de la startup. Mais après avoir généré des revenus pendant six mois et essayé de vendre le nouveau produit à la startup, ce process n'était toujours pas dans leur pipeline.
Le problème était dû à des incentives mal alignés : le PDG de l'entreprise automobile avait confié l'innovation à une équipe autonome, sans impliquer les décideurs de la startup. Lorsqu'il n'y a pas d'appropriation ou d'investissement de la part des départements que l'innovation est censée servir, les grandes idées n'aboutissent pas.
Les dirigeants doivent au contraire créer un processus d'identification et d'encouragement des innovations prometteuses, et définir qui bénéficie des résultats et prend les décisions de mise en œuvre avant même que l'innovation ne commence.
3- Le risque de se tromper de talent
Par définition, l'innovation nécessite de nouvelles approches. Elle exige aussi souvent de nouveaux talents. Pense à l'exemple classique d’IBM enseigné par les professeurs Charles O'Reilly et Michael Tushman dans leurs travaux sur les organisations ambidextres. Tout au long des années 1980 et 1990, le géant de l’informatique de bureau a investi dans de nouveaux efforts d'innovation, notamment dans l'ordinateur personnel, mais l'entreprise n'a jamais été en mesure de commercialiser ou d'adapter le produit.
Les dirigeants d'IBM n'avaient pas l'esprit « entrepreneurial » et l'entreprise avait besoin de talents ayant l'expérience des grands ‘chamboulements’.
IDEO a récemment vu cette situation se produire dans une entreprise de fabrication de produits alimentaires. L'entreprise voulait essayer une approche agile pour développer de nouveaux produits et a chargé une équipe issue de l'activité principale d'y parvenir.
L'équipe a mis au point un nouveau produit pour le petit-déjeuner qui a été bien accueilli par les consommateurs. Mais elle ne s'est pas sentie suffisamment confiante pour passer à la phase pilote sans disposer de données supplémentaires. Pourquoi ?
L'équipe interne n'avait jamais lancé un nouveau produit à partir de zéro, et elle était terrifiée à l'idée de se planter.
Pour éviter le « piège des talents », il est utile de réfléchir et de les répartir en trois rôles différents sur le lieu de travail : ceux qui explorent, ceux qui développent et déploient (croissance) et ceux qui optimisent (référence à Bud Caddell et Simon Wardley).
Les optimisateurs représentent environ 90 % des employés ; ils stimulent la croissance et améliorent les opérations au cœur d'une entreprise établie. Les explorateurs travaillent dans des départements tels que la R&D et le développement de produits, et sont doués pour repérer de nouvelles opportunités et développer des idées. Les « scalers » qui déploient, répètent les idées jusqu'à ce qu'ils trouvent la bonne adéquation entre le produit et le marché (le fameux product-market fit !).
Les trois rôles sont essentiels, mais ils se distinguent à différents moments du processus d'innovation.
Les explorateurs travaillent mieux au sein des équipes d'innovation, jusqu'à ce qu'ils puissent transmettre une idée aux « scalers » pour qu'ils la développent ; les « scalers » peuvent alors mettre en place de nouveaux processus et outils que les optimisateurs pourront utiliser sur le lieu de travail.
4- Les problèmes d'un mauvais ‘transfert’
Lorsque les dirigeants d'une entreprise sont enthousiasmés par une innovation, il peut être tentant d'opter pour une mise en œuvre ad hoc, plutôt que de passer par des étapes internes claires. Mais un mauvais transfert peut entraîner des incohérences et des inefficacités. Le bâton de relais est alors lâché.
C'est pourquoi il est nécessaire de concevoir un processus d'innovation clair sur la manière de générer, d'évaluer et de mettre en œuvre les idées.
Voici un guide des modèles de transfert qu’IDEO voit le plus souvent, et du moment où il faut les utiliser :
Le manuel du propriétaire : après des mois (parfois des années !) de travail, une équipe d'innovation remet une documentation complète à une nouvelle équipe, qui est censée mettre en œuvre sa vision. Mais soyons honnêtes : à quand remonte la dernière fois que vous avez lu un manuel du propriétaire de bout en bout ? Jamais ! Ce modèle peut fonctionner si l'innovation n'a pas besoin d'être directement développée par d'autres (les idées d'un groupe de recherche, par exemple), mais il ne fonctionne pas bien pour un nouveau produit, cas pour lequel il peut se transformer en une perte de connaissances.
L'architecte : Le futur ‘propriétaire’ du travail s'intègre à l'équipe d'innovation. Il peut ainsi partager avec la nouvelle équipe les connaissances acquises au cours du processus de développement. Ce modèle fonctionne bien dans des secteurs tels que les biens de consommation, où un gestionnaire de marque est responsable du développement du produit du début à la fin.
Les ambassadeurs : les membres de chaque étape de l'innovation s'intègrent tout au long du projet, ce qui garantit qu'aucun apprentissage n'est perdu et que chaque phase de travail s'intègre harmonieusement à la suivante. Ce modèle permet également de prendre conscience de ce dont les équipes en aval ont le plus besoin.
La ruche : chaque projet fonctionne comme un microcosme de l'entreprise, où des équipes multidisciplinaires s'attaquent à un défi du début à la fin. Ce modèle est courant dans les accélérateurs et les incubateurs, car ils créent souvent de nouvelles organisations qui sont des microcosmes d'une société mère, composées de personnes issues de toutes les fonctions principales.
5- Le danger des mesures et indicateurs à court terme
D’après l’expérience d’IDEO, les équipes d'innovation ont souvent une durée de vie de trois ans. Au cours de la première année, tout le monde est enthousiaste et encourage l'équipe d'innovation à prendre de grands risques. La deuxième année, les dirigeants de l'entreprise demandent quels sont les résultats obtenus jusqu'à présent. La troisième année, de nombreux cadres supérieurs ont changé de place et les nouveaux dirigeants ne voient pas d'effets significatifs sur leur activité principale, si bien qu'ils décident de mettre fin à l'initiative.
C'est une décision à courte vue : Il faut souvent des années pour que ce type de travail ait un impact sur des indicateurs tels que le chiffre d'affaires, la fidélité ou la satisfaction des clients. Les laboratoires peuvent néanmoins montrer leur valeur à court terme, en démontrant comment le travail améliore l'efficacité ou modifie les comportements.
Cela nous ramène au responsable de l'innovation de la société de transport maritime (cf. point 1), celui qui a créé une startup qui a rapporté des millions, mais qui a été licencié parce que l'équipe n'avait pas fait évoluer les offres de base de la société. Pour éviter ce piège, les entreprises doivent établir des indicateurs clairs pour évaluer les progrès au fil du temps - le nombre de prototypes développés par une équipe, les expériences qu'elle mène, la fidélisation des employés ou la réputation externe, par exemple.
Sinon, tu coupes l'arbre que tu as planté il y a trois ans, avant même qu'il n'ait eu le temps de porter ses fruits. CQFD.
« Friends and Network »
Premier Tango à Paris…
Tu veux qu’on parle des vieux ?
C’est grâce à Tango que j’ai parlé autant des cheveux-blancs ces derniers temps ! Ceux que ma grand-mère appelait les « tamalou » sont de plus en plus nombreux (plus de 200 millions en Europe) et ont des envies de leur temps !
Ils sont connectés, ils sont riches, ils ont envie d’autonomie le plus longtemps possible, de voir leurs proches, de rompre avec la solitude, de vivre bien.
Seulement voilà, en face d’eux, la société n’a pas les bonnes réponses : l’année 2023 et les scandales d’EHPAD à répétition ont marqué les esprits et martelé bien fort que nous ne nous occupons pas bien de nos aînés !
Tango prend donc le contrepied de tout cela avec une solution intelligente et pétrie de bon sens !
L’idée étant de faire matcher des étudiants et des séniors isolés pour des rendez-vous récurrents et réguliers autour d’activités basiques mais essentielles : aide ménagère, assistance administrative, compagnie (promenades, lectures, jeux), aide aux repas, accompagnement (courses, sorties culturelles).
La différence avec le service de Tango réside dans sa sélection et sa stratégie de go-to-market.
L’économie « silver » est avant tout une économie de la confiance. Et pour assurer son statut de tiers de confiance, Tango met l’accent sur un sourcing, un scouting précis de jeunes empathiques, aimables, enthousiastes et patients, autant de qualités permettant d’instaurer une relation de confiance.
Le go-to-market pour Tango porte lui aussi la marque d’une identité forte : c’est en démarrant par les EHPAD justement que l’entreprise compte se faire connaître.
Enfin, ce sont les familles qui ont la main sur l’application et qui commandent pour les aînés, ces compagnons temporaires.
Répondant au besoin d’accompagnement des personnes isolées ou atteignant un grand âge, Tango offre aussi aux étudiants la possibilité d’être rémunéré pour le temps qu’ils passent aux côtés des aînés.
L’entreprise s’est lancée courant 2023 et ce sont Léa Felix (CEO) et Fah Yik Yong (CTO), les deux co-fondateurs qui portent ce projet avec force et énergie depuis qu’ils se sont rencontrés sur les bancs du programme et du fonds Antler !
Je suis certains que tu entendras parler d’eux très prochainement ! Ouvre grand les oreilles !
Bonne chance à eux ! Vive Tango !